Fire! Orchestra - Ritual
J'aime bien Mats Gustafsson. En général et en particulier. Avec son projet Fire ! Orchestra, il trouve un angle foisonnant et passionnant. Certes, certains vont trouver ça ampoulé, pompeux, voire pompier. Certes, à 22 musicos dans la boutique, on se dit qu'il y en a forcément un ou deux qui vont finir par se marcher sur les grolles. Et bien non ! Chacun trouve sa place, soit en explosant, soit en effleurant l'espace. Mais à tous les coups, ça reste cohérent. Et surtout, c'est riche et varié. Les mélodies totalement improbables et sur le fil des deux chanteuses vous aspirent ou vous recrachent. Soit l'un, soit l'autre. En clair, ou vous allez adorer, ou vous allez vous emmerder comme un long dimanche de pluie dans une bourgade perdue. Moi, je m'en fous, j'aime bien la pluie. Et puis, les climats sont tellement divers qu'à l'arrivée, on n'a pas le temps de s'ennuyer. Certes, les orchestrations qui commencent automnales pour finir atonales, ça en désarçonnerait plus d'un. Ritual et ses cinq parties funk, free, soul et pop se jouent de l'auditeur pour éviter l'ennui, qui ne pointe jamais. Pas une fois. Le sax de Gustafsson qui rugit sur l'intro de la seconde partie, tel un greffier qu'on égorge, les champs noisy de la troisième partie qui introduisent l'orchestre funèbre, le solo de batterie qui tambourine à la porte d'entrée du quatrième titre, et la basse ronflante lente comme du For Carnation seconde période qui vous plombe une ambiance pour pas un rond font de ce disque une réussite à mes yeux, aussi passionnante qu'illustrée. Peut-être le plus réussi des Fire ! Orchestra, cet album tourne et se retourne sur ma platine.
