EDWYN COLLINS - Losing Sleep

Publié le par Esther

C’est par acquis de conscience que j’ai écouté le nouvel album d’Edwin Collins. L’ex-Orange Juice m’a toujours été sympathique. Et même à l’époque de son tube « A girl like you », je l’aimais bien. Simple et efficace, avec ce qu’il faut comme influence brillante. Entre Soul et pop, Collins a tutoyé les sommets à bien des égards, mais son monde s’est écroulé, suite à sa double hémorragie cérébrale. Il aurait tout aussi bien pu nous claquer dans les doigts sans que cela ne bouleverse grand monde, mais il s’est relevé et a pondu un merveilleux album, en 2007.

 

En cette fin d’année 2010, c’est par hasard que j’ai appris la sortie du nouvel album. Sceptique. Disons-le franchement, j’étais sceptique, surtout lorsque j’ai lu le listing des invités. Bon, the Drums. Pourquoi pas, ça m’en touche une sans réveiller l’autre la plupart du temps, mais admettons… Marr. Ah oui. Les Smiths. Etant donné que les Smiths et moi entretenons, depuis toujours, une relation conflictuelle, ça ne s’annonçait guère mieux. La cerise sur le pudding étant tout de même la présence de Roméo Stoddard, des très pénibles « Magic Numbers »… Bon, c’est pas grave, allons-y gaiement. Et là, surprise. http://i21.servimg.com/u/f21/13/11/64/39/edwyn_10.jpgA l’instar de Paul Weller, il y a deux ou trois ans, qui m’avait surpris avec son « 22 dreams », Edwin Collins envoie balader tous mes à prioris. A la seule différence, c’est que le gars Edwyn fait mieux, car plus concis et plus direct, dons plus efficace. 12 titres, et aucun ne passe la barre des 4 minutes 30. De la pop à l’état brut. Bizarrement, moi qui n’aime pas plus que ça la pop, je m’accroche aux wagons dès les premières notes. Les cuivres de « Losing Sleep » rappellent cette couleur soul si typique du son de Collins (Edwyn, hein, pas Phil…). Force m’est d’admettre également que les deux titres avec The Drums sont réussis. Efficaces, rien de trop, rien ne manque. On sent poindre le disque détendu, sans prétention, qui se fait plaisir sans oublier qu’il est écouté. « Come tomrrow, come today », avec le guitariste des Smiths sonne un peu comme du Smiths, mais finalement, Edwyn Collins emporte. Il n’y a bien que le morceau où figure le définitivement fadasse Stoddard pour ralentir la cadence de la réussite sur un disque où tous les titres s’envolent et envoient la sauce, à l’exception des deux derniers titres, plus calmes et intimistes, et, dans le genre, très réussis.

 

Ca sonne comme de l’ouvrage bien rodé, avec un son vintage, et de l’instrument qui a roulé sa bosse. On ne l’a fait pas au père Collins. Point de sample, point de découpages, de break chichiteux ou de sons retors. Des chansons et rien que des chansons. Mais des bonnes !

 

En quelques écoutes, le disque s’impose à moi comme l’un des albums pop de l’année ! Oui oui. Il y a eu sans doute nettement plus novateur, plus visionnaire, plus… je ne sais quoi. Ce disque n’a pas la moindre prétention, et c’est sans doute ce qui m’a le plus séduit. Ecoutez « Humble », à l’intro qui nous replonge chez la Motown des années 60 et vous comprendrez.

 

La voix du crooner vacillant est chaude comme la vie (face à celle de Stoddard, notamment, c’est flagrant), une vois qui s’est accrochée, comme le reste de son corps, à la vie cinq ans plus tôt. Evidemment, elle flirte avec la fausse note parfois, elle n’est plus aussi maîtrisée, mais elle en est d’autant plus humaine. Et de nos jours, les disques humains sont trop rares pour être ignorés !

 

 

Publié dans Pop-rock

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