ELA ORLEANS

Publié le par Esther

Avant qu'elle ne prenne place sur scène, je ne la donnais pas gagnante. Ma première rencontre avec elle se passa dans les toilettes de l'Espace B. Il faut bien admettre qu'il y a plus glamour. Ensuite, j'attendais David Grubbs et je venais de prendre une heure d'"Idiot Glee" qui ne m'avait pas franchement passionné, loin s'en faut. Bref, Ela Orléans est montée sur scène. Elle s'est assise devant tout son matériel, pédales de boucle, et autres claviers et a débuté un set qui me lâchera pas une seconde. Elle enchaîna tous ses morceaux durant une heure environ, et parvint à me captiver, ce qui n'était vraiment pas gagné au départ.

 

Elle possède un son et un univers propres. Je retrouve des sonorités communes à Pram, aux premiers Laïka et à Leïla. Un monde de femmes. Un carrousel déglingué qui ne tournerait plus tout à fait rond. Elle superpose les couches sonores, les enchevêtre, et parvient à créer un espace sonore qui empreinte le moindre recoin de la salle. Il y a quelque chose d'enfantin dans son univers, mais aussi d'étrangement morbide. Des boucles que l'on croirait parfois emprunté au fond sonore d'Eraserhead, sur lesquelles Ela Orleans pose sa voix tout aussi singulière. Tout cela semble flotter sur des eaux troubles qui tanguent parfois trop pour rester à quai, ce qui créée peu à peu un sentiment dérangeant qui peut rebuter ou subjuguer. Mais à mon sens, on ne ressort pas de sa musique en se disant "ouais, c'est pas mal". Soit on aime, soit on déteste. Moi, j'aime.

 

 

 

 

Publié dans vinyle

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