GONZALES - Solo Piano

Il se fait tôt... Un pivert dans la tête et me voici debout à l'heure où le pays dort encore. Hier, c'était la neige qui tombait. Voici qu'aujourd'hui, celle-ci a recouvert la moindre parcelle de béton, d'espace vert. Un manteau vierge et éclatant se déploie à perte de vue. Plus moyen de mettre un pied dehors... alors on se retranche dans le salon, sa tasse de café fumante et Gonzalès qui joue pour nous. Une série de petites pièces jouées uniquement au piano qui font modestement penser, parfois à Chopin, ou à Satie. Ici, tout y est accueillant. Ce café vous réchauffe lentement les mains tandis que Gonzalès vous réchauffe tendrement le coeur. Certains m'ont dit que ce disque ressemblait à un album de Yann Tiersen. Je préfère ne pas penser à ces certains. Gonzalès continue de jouer, imperturbable alors craque le feu et que les bûches se fendent littéralement sous la chaleur du feu.

Entre ballades, valse et autre petit format, le sieur maîtrise son instrument et vous emmène sans avoir l'air d'y toucher, vers une salle emplie d'émotions crues, de celles qui vous laissent sur le carreau pour peu que l'on se laisse mettre émotionnellement à mal. Un disque noble et précieux, que l'on n'ose pas interrompre, que l'on préfère souvent écouter tard le soir, comme pour vous tenir la main avant de se coucher, ou tôt le matin, pour vous aider à supporter une migraine matinale, comme c'est le cas aujourd'hui. Et ça marche. Un peu. Merci Gonzalès.