ONEIDA - Absolute II

Publié le par Esther

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ONEIDA sort ce mois ci le chapitre final de sa trilogie « Thank Your Parents ». Bon ne me demandez pas ce que signifie ce titre, je n’en sais foutre rien. Après un premier album très post-rock qui flirtait avec le Krautrock, en quatre longues plages, un second, triple album, bruitiste où s’entrechoquaient les rythmes fracassés, les dubs carburant à l’ecstasy et les passages bruitistes, voici le chapitre final d’une œuvre construite comme une entité. Quatre plages qui nous ramènent parfois sur les terres du Kautrock (le première aurait pu être signé Schulze), du drone, du silence et du bruit. Quatre plages hypnotiques qui ne cherchent pas à conquérir par la mélodie, mais qui plongent l’auditeur un tant soit peu volontaire dans un voyage oppressant et cataclysmique (l’inquiétant « Horizon » à foutre les miquettes pour peu que l’on s’y plonge dans l’obscurité).

 

Plus de batterie, de basse, de rythme, mais de l’espace sonore perturbé. Il s’agit plus ici d’une forme d’art (on adhère ou pas, c’est une autre histoire) plus que de musique. Le sonar entêtant d’ »Horizon » semble vous indiquer que vous êtes encore en vie, et le piano, martelé au fond, s’allonge sur un canapé de ronces. Bien sûr, les esprits chagrins vous diront qu’il ne s’agit ni de musique, ni même d’art, mais d’une arnaque. Peut-être. Sans doute même, et pourtant, les boucles qui s’entremêlent toujours dans ce même « Horizon » n’en finissent pas de me happer littéralement.

 

En seconde partie, les choses se gâtent, au sens dégénérescence du terme. On frôle les terres arides des Burning Star Core et autres Yellow Swans, même si l’on n’atteint pas encore les murs bruitistes. Et pour cause, peu à peu, après une explosion en guise d’ouverture, on s’avance doucement vers le silence, la musique mélodique s’éloigne alors définitivement et on entre peu à peu vers une musique concrète que n’aurait pas renié Sonic Youth lors des séries SYR (surtout pour le « Gray Area ») qui foutrait les miquettes à Charles Manson en personne… Le silence des longs échos va peu à peu s’installer pour ne plus former qu’un son lancinant menant à la fin d’un disque forcément exigeant et inintéressant pour certains (beaucoup) mais que je trouve absolument parfait et qui, à mes yeux, forme une fin définitive à une trilogie hors du commun, et dans l’œuvre du groupe, et dans la musique en général. Il s’agit ici de musiques expérimentales, concrètes, de drones, qui n’enthousiasmeront que peu de gens, qui passeront sans nul doute pour des gogos (au mieux) ou des snobs (au pire)… Pourtant, j’ai passé 40 minutes dans un monde à part, au milieu d’un océan étrange, qui n’en finit pas de me séduire.

 

Seul regret personnel, les plages sont dissociées, alors qu’à l’évidence elles méritaient un lien pour ne former qu’une seule et même plage de 40 minutes, mais ce n’est là qu’un point de détail.

Publié dans vinyle

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