PUMICE - Puny
Quitte à rouvrir ce blog, autant frapper un grand coup ! Il faut viser juste et ratisser large ! Parler de quoi après plus de six mois d’interruption volontaire de grâce ? (pas trouver mieux pour I.V.G.) Bref, en ce début d’automne, le nouveau MUSE est arrivée ! Ah, enfin. Mais bon, ils vont faire la couv’ de toutes les revues qui vont bien et LE PARISIEN et France TELEVISION trouvent déjà ce disque fôôôrmidable ! Le retour de Johnny ? Je vais attendre qu’il soit vraiment mort, je ferai un tir groupé. Le nouvel album Live de COLDPLAY ? Je ne me sens pas à la hauteur. Enfin, j’aurais pu prendre le thème du renouveau artistique avec ce merveilleux album de MIKA où il renaît littéralement de ses cendres pour mettre au point un disque novateur, inventif et fulgurant, mais là, les mots manquent… Bref, pour ce retour, je ne vais pas vous présenter une nouveauté. Ce disque est sorti il y a quelques mois déjà, dans une confidentialité proche de l’absence. Pourtant, il y a là de quoi remplir des stades, déchaîner les foules, allumer les briquets portables, pour reprendre en chœur les refrains entraînants de ce fabuleux pop musiqueur qu’est Stefan Neville.
Son radeau est toujours aussi médusant. Les paysages écornés par la nature ne semble pas avoir bougé et pourtant, au détour de certains titres, on distingue des mélodies presque évidentes. Bien sûr, la longue mélopée instrumentale qui vient clore la première face de ce LP sonne comme une épitaphe lumineuse et pleine de sanglots longs dans la voix, mais l’harmonium au bout du rouleau qui accompagne cette navigation dans des eaux troubles se fait plus caressant que, par exemple, sur l’album « Pebbles » où tout semblait ravagé et sans espoir. Ici, l’espoir n’a pas forcément plus de place, mais les ravages ne sont plus aussi profonds, et Neville semble presque apaisé. Il suffit d’écouter la suite pour comprendre que cet apaisement n’est que passager et superficiel. Les mélodies improbables sur des accords dissonants sont toujours aussi présentes et la voix y est plus que jamais maltraitée. Et puis la voilà ! La ballade inattendue qui débute comme un folklore irlandais avant de prendre la voie de garage. Les échos lointains de chœurs saturés viennent troubler cette transe lente et saisissante en parvenant à émouvoir comme peu savent le faire avec un tel « boucan ». Les guillemets ont leur importance car à chacun sa notion du boucan. Le néo-zélandais creuse encore et toujours son sillon, si singulier et personnel, à l’instar d’un Jandek, embullé dans son monde avec pour seul but, celui de vivre son art pleinement sans se poser la question de vente de disques, de popularité, ou du nombre de tweets postés dans la journée. Bref, Neville n’est pas une rock star, juste un musicien précieux. Il a créé son univers, hostile et insolent, étrangement drôle et bancal, on y entre ou pas, mais quoiqu’il en soit, on en ressort pas indemne. Sans contexte dans le top de mes albums 2012.