RADIOHEAD - The king of Limbs

Publié le par Esther

Bon, je comptais réactiver "Ma main dans ton disque", malheureusement, j'ai égaré les codes d'accès... Donc en attendant, j'en parle ici, quitte à éditer plus tard sur le site ad hoc...

 

Bon, Radiohead, j’ai lâché depuis Hail to the thief. In rainbows m’avait ennuyé comme c’est pas permis, mais je me rends compte, à l’écoute de ce nouvel opus, qu’il était finalement pas si mal. Je veux dire, en comparaison. Non, parce que là…

 

 

Si l’on voulait sombrer dans la facilité, on pourrait dire que non, vraiment, là, Thom pousse ! Trois ans d’attente. Enfin, pour les fans. Parce que, finalement, pour les autres, c’est passé plutôt vite. Et puis, ce n’est pas comme si les membres du groupe étaient restés les bras croisés. L’un des deux guitaristes s’est amusé à faire de la musique classique, le batteur a composé des chansons (lol ! comme on dit chez les djeuns) et Thom Yorke s’est amusé dans son coin avec un nouveau groupe… Enfin, de la distraction quoi. Mais, on le savait depuis déjà plusieurs semaines, Radiohead était en studio. Youpi. Et que faisait-il en studio ? Il patinait. De son propre aveu. Bref, venu de nulle part, le nouvel album sort comme un cheveu sur la soupe… Enfin, plutôt comme une couille dans le potage.

 

Le disque débute, et là, « Bloom », c’est la douche froide. Ils ont sorti les outtakes de Kid A ! Ah non. Pourtant, les B-Sides d’Amnesiac étaient même largement supérieures à ce premier titre. Thom Yorke est un passionné de musique électronique. Super ! Moi, je fais des crêpes le dimanche, ce n’est pas pour autant que je vais aller les vendre en faisant passer ça pour de la gastronomie. Non parce que jouer du Autechre, sans Autechre, ça ne le fait pas. La boucle de piano, les rythmes fracassés, tout ça, tout ça, c’est du vu et revu depuis 10 piges, voire plus. C’est d’entrée ce qui frappe le plus d’ailleurs dans le disque. Etre à ce point à la bourre lorsque l’on a été à ce point à la pointe. Que l’on ait aimé ou pas Radiohead, on ne peut nier que Kid A s’inscrivait dans son époque, en plein dedans. Là, on navigue dans le passé, sauf que Yorke n’a visiblement plus la moindre mélodie en stock, alors nous offre un truc vaporeux… Un disque d’ambiance dirons certains. Bon, pour ça, y’a les ascenseurs. « Morning Mr Maggie » et sa rythmique répétitive souffre à peu près du même syndrome, feignant une énergie supplémentaire, sauf qu’en plus, le morceau ne décolle pas d’un pouce (Ah merde, je l’ai déjà faite celle-ci…). Aucune surprise, aucune break, t’as écouté une minute du titre, t’as écouté le titre. Le gars Yorke nous prend visiblement pour des jambons ! « Little by little » sonne exactement comme un titre d’Amnesiac, avec cette petite touche en moins… Les mélodies n’existent pas plus, mais on sent que le trait se force de plus en plus. Certes, RADIOHEAD a toujours dit qu’ils ne feraient d’Ok Computer 2, qu’ils ne voulaient pas sombrer dans la facilité… C’est tout à leur honneur, mais alors, qu’ils y aillent complètement. Un truc expérimental à fond, qui plonge, quitte à sombrer définitivement. « Little by little », ce n’est pas une chanson, il n’y a rien, ni audace, ni facilité. « Feral ». Le paroxysme semble atteint avec « Feral ». On reprend vaguement la rythmique du morceau d’intro, et on tente un truc qui flirte avec l’instrumental. C’est bien simple, là, on pourrait penser à du Aphex twin, mais sans le grain de folie… On sent bien l’intention : faire un truc d’ambiance, barré…. Mais à l’arrivée, on se fait chier, c’est peu de le dire. Arrive donc le single « Lotus Flower ». Pas folle la guêpe, histoire d’attirer le chaland, on colle le morceau le plus accessible du disque, mais le problème reste le même… Rien ne bouge, rien ne décolle. Certes, on entend une mélodie qui sort de la troupe, mais ce côté linéaire… Quitte à faire dans le linéaire, ils auraient sorti un album de Drone et c’était réglé. Je vous passe le côté ridicule du clip, ou Yorke a chourré le galurin de Steed ! C’est moche !

 

« Codex »… La ballade. Et oui, il en faut une. Bon, ce n’est pas avec ça qu’on va emballer des gonzesses, mais quand même ! Probablement la chanson la plus réussie, qui a de vagues accointances avec « Pyramid Song », pour ne pas dire plus, mais passons. Mais là encore, le titre ne décolle pas. « Give Up The Ghost » semble également tout droit sorti de l’époque de Kid A, Yorke utilise les mêmes recettes, traficottage de voix, bidouillages dans les arrangements, et zou ! La chanson est bouclée. « Separator » qui vient terminer le disque (ouf !) est coulée dans le même bronze. Linéaire, pas de mouvement. Un disque où Thom Yorke s’est visiblement bien amusé, mais je ne serais pas étonné d’apprendre que, par contre, les autres se sont méchamment fait chier. D’ailleurs, quand on sait l’amour que portent certains des membres à la pop et aux guitares en général, il n’est pas impossible que le groupe finisse par rapidement se séparer.

Au final ? Et bien, c’est simple, il y a les fans de base qui vont adorer, parce que Radiohead pourrait réciter une ordonnance sur fond de musique Bontempi, ce serait génial, il y a les détracteurs de tout ce qui vend qui vont dire que ce disque est nul parce que bon, c’est devenu de bon ton de cracher sur Radiohead alors qu’on les a adulé un temps… Et puis, y’en a qui, comme moi, on sincèrement aimé la musique de Radiohead jusqu’à Amnesiac, mais qui là, ne peuvent faire autrement que de rester lucide. Ce disque est vide, chiant, pas écrit. Trois ans d’attente, un an passé en studio pour un disque pareil, c’est du n’importe quoi. Heureusement qu’il est court, sinon, je n’aurais jamais pu aller au bout.

 

 

 

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