BIRTHMARK - Concert aux Combustibles le 31 janvier 2013
BIRTHMARK - Les Combustibles Le 31 Janvier 2012
Tout d'abord, le contexte. Pas excessive, la place. 8 €. Du coup, je me suis dit, pour ce prix, ça me ferait mal de louper l'un des groupes de mon top 2012. Manque de bol, sa notoriété étant ce qu'elle est, il ne fera que la première partie d'une soirée qui allait compter trois concerts. Bon, tant pis. Arrivé sur les lieux, je me rends vite compte que je suis ici, au paradis du bobo. Mais alors, du bobo friqué, celui qui pète dans la soie et qui lit les inrocks, celui qui lit le Monde en disant que l'Huma, c'est mieux. Niveau mixité, tu repasseras. C'est simple, sans avoir à caricaturer, et sans exagérer, j'ai l'impression d'être venu au rendez-vous de ceux qui soutiennent Vincent Delerm. Les mecs sont tous en imper molletonnés noir et barbe de trois jours, avec une greluche aux cheveux longs, petites jupettes et ballerines à fanfreluches. Sauf que ce soir, il pèle, et qu'à part moi et ma veste polaire, tout le monde se caille. Les discussions vont bon train. Exemple édifiant (je n'invente pas un mot):
"Alors, tu connais THIS TOWN?
- Ouais, c'est du Math rock
- Ah... Connais pas. Moi, je kiffe la Lo-fi.
- C'est à dire?
- Pavement, Libertines, les Strokes...
- Ah ouais, c'est bien cool. Moi, j'aime bien la fusion, genre RATM et les Red Hot..."
Je la fais (très courte), mais ont aussi été évoqués Led Zeppelin, NTM, et les fameux Phoenix. Je comprendrai plus tard pourquoi.
Bref, je poireaute un peu beaucoup, ils sont à la bourre. Je finis par entrer dans la salle, le premier. Les autres se ruent sur la bière, moi, sur le matos. C'est tellement petit que la grosse caisse est calée sous une table (de jardin pliable), sur laquelle trônent programmateur et autres machines improbables. Nate Kinsella fait son entrée fracassante... en me demandant pardon car il ne peut pas passer. Il s'assoit, accorde une SG Epiphone à moitié démolie, un humbucker a sauté au profit d'un micro que je peine à reconnaître. Il crée des boucles en direct, mais aussi lance quelques programmes, histoire d'étoffer. C'est précis et juste, et sa voix chancelante et fragile fait merveille. Il n'aborde que le dernier album, mais n'est pas là pour vendre, et pour cause, sur les trois, seul ce joyeux drille ne vend rien. Il joue une heure (peut-être un peu moins) et c'est sublime, intimiste, aussi planant que gentiment déglingué. Dans la salle? Visiblement, nous sommes deux à connaître l'asticot. Moi et le rosbeef debout à côté de moi qui cite les paroles à la virgule. Pas d'effet lumineux, juste du naturel. Entre deux titres, le temps d'accorder sa gratte, il lance une petite vignette très en accord, puis à chaque fois que le public le remercie chaleureusement, il remercie aussi, quasiment en s'excusant. A la fin du set, j'échange quelques mots avec lui. Magique. Je me suis déplacé pour lui. Pas de regret. Si ce n'est ces cons de parisiens qui discutent au fond de la salle, se foutant royalement de ceux qui sont venus écouter le cousin Kinsella...
Vient ensuite le tour de KID NOTH. Que dire... C'est gentil d'être venu. Des parisiens influencés par le Math rock, qui sont, selon les milieux autorisés, les nouveaux Phoenix. Mouais... Bon, je vais prendre l'air au bout de deux minutes, car effectivement, ça sonne un peu comme du Phoenix, dont je pensais qu'il ne restait qu'un tas de cendres, mais bon, visiblement, le groupe renaît de ces cendres et sont venus foutre le feu aux combustibles. Mais, perso, je me suis fait chier. Mais c'est vrai, j'étais là-bas pour Birthmark, alors, le reste.
THIS TOWN NEED GUNS déboule. Du Math-Rock en Live. Ca va être bien... ou pas. Autant le temps d'un album, ça l'effectue, autant le long d'un set, soyons francs, on se fait chier. Tout cela est très bien, mais la techinque du gratteux à tôt fait de vous ennuyer... et pour cause, il fait toujours la même chose. (tiens, je l'ai pas déjà entendu, celle-ci?). Sur le disque, c'est plutôt bon, mais il faut bien avouer que c'est parce que cela ne dure que 45 minutes en moyenne et que bon, on peut arrêter quand on veut. Là, c'est très bon, mais c'est surtout très vite long. Les zicos, le bassiste en tête, sont tellement concentrés sur une technique qui n'est certes pas donnée à tout le monde, que ça en devient pénible. Les djeuns dans la salle s'éclatent à donf... en tapant du pied. Moi, ma foi, je m'emmerde; Gentiment, sans en rajouter, mais quand même un peu beaucoup. "Tiens, qu'est-ce que je vais manger ce soir, en rentrant?", "on le repeint ce salon ou bien?" ou encore "merde, j'ai oublié d'acheter des nouilles". Bref, après quelques morceaux, il est grand temps de rentrer chez soi, avec encore la musique de BIRTMARK en tête, son humilité et sa gentille. Je démarre la bagnole, glisse son dernier album dans le lecteur, et je roule doucement sur le chemin du retour, histoire d'en profiter.