BRACKEN - We know about the need

Publié le par Esther

 

Il est de plus en plus difficile de trouver de la musique. Même sur le net, se procurer un disque relève parfois du parcours du combattant. J’ai mis plusieurs mois à obtenir l’album de BRACKEN. Mais qui est-donc ce groupe ? Issu de l’excellent Label Anticon, BRACKEN est en fait la moitié de HOOD. HOOD est en perte de vitesse, probablement dans l’impasse créative. Les deux frères Adams ont mis quelques années à bâtir une œuvre et surtout un son totalement singulier, mais l’inconvénient, c’est qu’il est souvent difficile de se départir d’un style que l’on a créé.

 

Alors, en attendant de faire, peut-être, renaître HOOD de ses cendres, la moitié des frères Adams a monté un projet parallèle : BRACKEN. Evidemment, on retrouve une grande partie du son de HOOD, et pour cause. Ambiance murmurée, post-rock enfoui dans une clairière, et mélancolie à tous les étages. Mais là où BRACKEN diffère de son grand-frère, c’est dans le traitement du son. En effet, il utilise beaucoup plus l’électronique, versant même dans l’abstrait, avec, par exemple, « Evil Teeth » que l’on pourrait croire tout droit sorti des usines d’Autreche. Le plus étonnant, c’est qu’Adams parvient tout de même à poser sa voix de façon naturelle dans ce fatras perturbé. L’album n’est pas sans rappeler les expérimentations des deux derniers opus de HOOD, notamment sur le Chef d’œuvre « Cold House », mais les expérimentations sont, ici, poussées bien plus loin, comme sur « Many Horses » qui semble jouée dans une chapelle d’aluminium aux contours acérés et peu accueillants. Car il faut bien l’admettre, ce disque ne s’offre pas au premier venu. Non seulement il faut être un adepte de HOOD, mais il faut également être prêt à être maltraité, car si la musique de HOOD recèle parfois des mélodies bouleversantes, sur cet opus les occasions de siffloter se font rares. La musique est torturée, renversée, hachurée, et les voix sont noyées, étouffées et se croisent sans jamais se toucher.

 

Si par malheur, HOOD ne devait jamais refaire surface, BRACKEN pourrait se charger de le sauver des eaux de façon absolument remarquable.

 

 

Publié dans Pop-rock

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article