CHEVEU - 1000
Bon ! Je vous ai compris. Vous lisez ce blog depuis votre plus tendre enfance et vous vous dîtes : « mais où sont donc passées ces années si belles où Esther nous faisait hurler de rire, à l’heure où les Inrocks était notre lumière en matière d’érudition musicale ! » Ok ok ! Je vous ai compris ! Je ne deviendrai pas Les Inrocks de l’humour, promis ! Je vais vous parler d’un disque qui est sur toutes les langues ! Le nouvel album de Cheveu ! Certains s’apprêtent déjà dire que, si je descends leur album, c’est pour reprendre une revanche sur la vie qui m’a doté d'une coupe de cheveu très légèrement dégarnie, mais non ! C’est un album très fort ! Ils parviennent à avoir 20 ans de retard sur à peu près tout. Faire du sous SUICIDE avec une boîte à rythmes moins performantes que celle qui agrémente le synthé Fisher Price de mon gosse, chapeau ! Ca me la coupe (de cheveu) !
Mélanger hip-hop, post-punk et psychédélisme, pourquoi pas ! Mais quand même les gars, faut pas vous étonner si vous restez à la queue (de cheval) avec aussi peu de chansons dans votre besace ! « Sensual drug abuse » par exemple n’est qu’un vilain capharnaüm qui se veut sombre et étrange mais qui sonne comme du sous TV ON THE RADIO (que je ne porte déjà pas dans mon cœur). « Show » et ses deux accords sont encore à la traîne et nous offre du réchauffé, au point que cela vous sèche (cheveux) littéralement. Là encore, une sorte de chanté parlé qui devient à peine plus intéressant sur le break où surnage enfin un peu de guitare avant qu’un hennissement de cheval ne vienne reprendre le train. La suite est du même acabit, inutile de couper les cheveux en quatre, j’ai trouvé ce disque mortellement chiant. Les chansons sont taillées dans le même brushing, façon choucroute, mais ça, encore, ce ne serait pas grave. Après tout, des albums avec des chansons qui se ressemblent toutes, il y en a plein les disquaires. Le problème, à mon avis, c’est le manque cruel de chanson, justement.
Pour trouver la moindre mélodie, vous pouvez toujours vous brosser, et dans la plupart des cas, c’est tout simplement insupportable. J’avoue avoir eu beaucoup de mal à aller au bout de ce disque un peu capillotracté qui, sous couvert d’un truc bruitiste et vaguement punk, nous sert une série de chansons (heureusement courtes) sans grande inspiration mais qui, nous pouvons le parier, sera de bon ton d’écouter dans les salons (de coiffure).
Il y a un morceau qui s’appelle « La fin du début »… Personnellement, j’aurai plutôt vu ça comme le début de la fin. Des rythmes façon Trash metal, frôlant la caricature, toujours avec la même boîte à rythmes, zéro mélodie, un riff moins imaginatif que la musique démo du fameux clavier de mon gosse, une grosse voix à faire peur à Nalpam Death et roule ma poule !
« Bonne nuit chéri » clôture ce disque, sur une note d’humour car à moins de vider un paquet complet de Doliprane, je vois mal comment s’endormir après un machin aussi moche que ce disque épuisant et vain. La touche finale un brin orientale laisse espérer un ensoleillement possible, mais non, ce disque bas de la frange continue sur sa lancée et finit même par s’emmêler les bigoudis avec des chœurs aussi saugrenus qu’une raie au milieu d’un désert…
Bref, la prochaine fois, les gars de Cheveu seront bien mignons de chausser des perruques façon Beatles ou autre et d’injecter quelque chose d’audible au milieu de cette permanente pantalonnade.
PS : Je signale au passage à tous les pisse-vinaigres que, si je n’ai effectivement pas aimé ce disque, cette chronique n’avait finalement pas d’autre but que celui de placer le plus grand nombre de jeux de mots possible liés au nom du groupe, finalement assez adéquate (comme Sheila !).