DIRTY THREE - Sad & Dangerous

Publié le par Esther

 

Sortez les violons, les kleenex, et les mélos ! Aujourd’hui, je vous parle tendresse, amour, gloire et beauté.

 

Enfin, pour les violons, oui. Pour le reste, c’est plié. Je vais plutôt vous parler étreintes lacérées, chemin de croix et furie sous désolation. Warren Ellis est surtout connu pour officier en tant que violoniste chez les Bad Seeds, et également chez les très mauvais Grinderman. Deux projets d’inégales factures menés par le corbeau Cave.

 

Mais il y eut un avant tout cela. Les Dirty Three. Musique à forte tendance dépressive, expérimentale, voire bruitiste lors de ce premier opus. Si les choses démarrent avec un morceau de dix minutes où Ellis ballade son violon sur un mode presque tzigane sur fond de boucle sonore que l’on pourrait croire venir des moments les plus apaisés de Godspeed You Black Emperor ! (bien avant leur arrivée, soit dit en passant), les choses tournent rapidement à la gabegie au sens bordélique du terme. Ici, rien de péjoratif dans cette gabegie, mais un joyeux désordre sonore comme on n’ose plus en faire de nos jours. « Killy Kudane » alterne les pics furibards et les accalmies anxiogènes et s’avère une sorte de mise en bouche préparant aux suites chaque fois plus brutales. « Jaguar » tout en tension, monte peu à peu vers des cieux toujours plus nuageux avec une batterie en mode roulement poussant au cul un violon qui croule sous la distorsion. L’avantage de ce disque qui aurait pu s’avérer être répétitif, à l’image des albums de Hangedup, c’est qu’il aborde tous les sujets, d’une manière bien particulière. Du Jazzy « Jim’s dog » au brutal « Short Break » ou à l’explosif « Turk Reprise » où l’on s’approche des terres brûlées d’un Sonic Youth première période, ou d’un AFCGT, ce disque est un bouillonnant vertige qui s’adonne aux plaisirs du crevage de tympans pour mieux les réparer au détour d’un émouvant « You were a bum dream ».

 

Bref, cet album, forcément exigeant, n’est pas à mettre entre toutes les oreilles mais est, sans conteste un monument sonique qui donnerait à rougir à de nombreux combos qui se réclament du bruit et de la fureur… La suite de leur discographie va s’avérer plus apaisée, mais néanmoins très intéressante, vous pourrez vous en rendre compte en parcourant cette page, n'ayant pu trouver d'extrait concernant l'album en question...

 

 

Publié dans Pop-rock

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