JOSEPH ARTHUR - The Graduation Ceremony

Publié le par Esther

Dans la série, dents de scie, je vous présente la carrière de Joseph Arthur. Personnellement, je l’avais trouvé passionnant lors de ses deux premiers albums, et l’EP qui suivit. Folk tordue, pop bricolée et mélodies imparables. S’il n’inventait pas l’eau tiède, il la maintenait à température, et soit dit en passant, c’était déjà ça. Bref, je l’aimais bien ; Sans en être dingue, j’avoue avoir beaucoup écouté ses premiers disques. Le troisième était déjà moins bon. Il faut dire que l’animal est du genre prolifique. Quand il ne sort pas d’albums, c’est qu’il sort des EP, en catimini, au tirage ultra limité… Bref, au milieu de tout ce fatras, il y avait encore quelques pépites à droite à gauche.

 

Découvert par Peter Gabriel (personne n’est parfait), il parvenait à accrocher l’oreille et à retenir l’attention, même sur ses albums moins intéressants. Et puis, tout à coup, il a changé de cap, s’est trouvé un groupe au nom franchement tartignolle, « Les Lonely Astronaut » et s’est mis à accoucher d’albums absolument indigent, à l’image du très pénible « Let’s just be », où les chansons étaient tout simplement absentes. Il tentait de faire un truc un peu bruitiste, un peu plus rock, un peu plus expérimental (les 20 minutes de l’interminable « Lonely Astronaut » justement. Du coup, il faut bien le dire, la carrière de Joseph Arthur avait totalement cessé de m’intéresser. Je me disais qu’il était l’artiste aux trois disques intéressants et puis rideau. Il y a donc quelques-uns de ses disques que je n’ai jamais écouté, tant les plus récents m’ont éloigné du bonhomme.

 

 

Et puis, voilà que je tombe par hasard sur un extrait de son dernier opus en date, « « The Graduation Ceremony ». Tiens, il est chez Fargo, maintenant. Bon point. Tiens, il est pas mal cet extrait. Re bon point. Il est seul, il a abandonné son groupe ! Là, on frise le tableau d’honneur. Alors, après avoir écouté un extrait plutôt agréable, j’ai finalement écouté l’album, et là, surprise.

 

Il y a des chansons ! Et des bonnes ! Certes, il n’invente pas la poudre. Certes, ce n’est pas le disque de l’année. Certes, ce n’est pas très rock’n roll et certains pourront même crier à l’ennui. Ambiance ouatée, guitares acoustiques de sortie, mélodies calmes. Terminés les bricolages des débuts (tant pis), terminés les digressions sans queue ni tête (tant mieux). Joseph Arthur a resserré son écriture. Couplet / refrain : 4 minutes. Voilà. Pas de fioritures, ni de breaks, ni de fusion des genres. Non, il nous fait un disque à l’ancienne, entre pop et folk, d’une simplicité efficace et fluide. Le disque n’est pas exempt de quelques faiblesses. Mais il s’agit plus de facilités d’écriture (couplets parfois un peu bateau) que de ratages complets.

 

A l’heure où soit l’on produit de la merde industrielle au kilomètre pour vendre ou l’on court après l’originalité quitte à ne trouver en bout de course que le ridicule, Joseph Arthur revient aux fondamentaux : les chansons. Tout n’est donc pas parfait dans ce nouvel opus, c’est exact, mais il a le mérite d’être simple, et de vous faire passer un très agréable moment, durant ¾ d’heures, sans prise de risque, peut-être, mais également sans prise de tête. Il y a fort à parier que d’ici un an, je parlerai de ce disque avec un bon souvenir plutôt qu’avec ferveur en me disant : « Mais oui, putain, 2011, le renouveau de Joseph Arthur !!!! », mais après tout, est-ce que cela a tant d’importance ? Ce disque n’est pas mauvais, ce disque n’est pas génial, il est juste bon. Et par les temps qui courent, ce n’est déjà pas si mal.

 

Un extrait ici.

 

A noter l’impeccable édition de chez Fargo, vinyle blanc en 180 grammes et pochette soignée. Chouette, quoi.

 

 

Publié dans vinyle

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<br /> Comme quoi ! Peter Gabriel...<br /> <br /> <br />
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