LE PACTE

Publié le par Esther

Le Pacte (avec Nicolas Cage)

 

Je vais rarement au ciné. D’abord avec un môme, c’est pas simple, ça casque et puis, faut tomber d’accord sur le programme. Bref, ce week-end, pas d’obligation parentale, envie folle de se détendre un peu, on se décide à se rendre au ciné… Alors… le programme : Oh putain ! La vérité si je mens 3, Intouchables, des dessins animés, Hollywoo avec Djamel Labouse et Florence l’hystérie. Bref, ça part mal. Ah si, le nouveau Eastwood. Bon, pourquoi pas.

 

Arrivés sur place, plus un strapontin ! Bon… Intouchables (ma femme irait bien le voir) était, fort heureusement pour mézigue, déjà complet. Le reste ne nous emballe guère, m’enfin, on va pas faire demi-tour. Allez, Le Pacte, avec Nicolas Cage. Nicolas Cage c’est l’acteur typique qui démarre en trombes chez les plus grands (Lynch) et finit dans les films de seconde zone. Seulement, maintenant qu’on s’est décidé à se bouger le dargeot pour mettre le nez dehors, c’est pas pour rebrousser chemin devant la salle. Allez, soyons fous !

 

Et là, comment dire… Non seulement il faut moins de 10 minutes pour se rendre compte que le film s’apprête à déballer des kilomètres de poncifs et autres lieux communs rabâchés, mais qu’en plus, le sujet a déjà été traité des dizaines de fois, avec nettement plus de talent. Eastwood, notamment, puisqu’on en parlait.

 

En gros, la femme de Cage se fait violer et à peine a-t-il foutu une bottine aux urgences qu’un gaillard en costard ver luisant s’assoit à côté de lui : « On connaît le fumier qui a fait ça à votre femme !

-         Ah bon ?

-         Ouais ouais.

-         Et ?

-         Ben, si vous voulez, on le zigouille !

-         Ah bon ?

-         Ouais ouais. En échange, on vous demandera un petit service, genre poster une lettre, surveiller quelqu’un…

-         Ah bon ?

-         Ouais ouais.

-         Non, c’est pas mon truc.

-         Comme vous voulez, mais si vous changez d’avis, aller au distributeur de friandises du troisième étage, prenez deux barres chocolatées. On reconnaîtra le code !

-         Ah bon ?

-         Ouais ouais. Et une fois que ce sera fait, vous recevrez un coup de fil qui vous dira « Le hibou joyeux jubile ! »

-         Ah bon ?

-         Ouais ouais. Bon, on voulait, « Le cuisiner secoue les nouilles ! » mais c’est déjà pris et « La grenouille se gratte les couilles ! » c’était pas possible, vu que les grenouilles n’ont pas de couilles !

-         Ah bon ?

-         Ouais ouais ! »

 

Bon, je schématise, mais à peine ! A part les deux dernières phrases, c’est quasiment du mot à mot. Et voilà notre has been habituel (c’est vrai que Cage, il ne lui arrive que des merdes dans ses films, alors qu’il ne demande jamais rien au peuple) embarqué, six mois plus tard dans une spirale infernale où on lui demande à son tour de zigouiller un lascar pédophile, sauf qu’en fait c’est un journaliste qui s’apprêtait à dévoiler les rouages de l’organisation à laquelle tout le monde participe : La police, les journaleux, et même son meilleur ami ! C’est dire. Il se transforme tout à coup en Terminator, virevoltant au beau milieu des bagnoles et autres camions alors qu’une heure avant, on le voyait mal faire un créneau, et il devient détective de choc, déjouant à lui seul, une bande organisée, mais visiblement truffée de branquignolles vu que, dans ce film, Nicolas Cage a eu son Bac aventurier dans une pochette surprise. Je vous passe les détails tout en finesse sur les Noirs sont souvent délinquants, mais pas si méchants que ça, la justice soi-même, c’est vilain, la New Orléans, c’est qu’un ramassis de truands, la Police, c’est rien que des branleurs et y’a bien que Cage qui soit capable de voir que tout le monde n’est pas si pourri, c’est clichés sur clichés.

 

La scène la plus mémorable reste sans doute celle où il retourne la manipulation contre le taulier de l’organisation en l’appelant au téléphone : « Va pisser, va prendre un sandwich… » histoire de lui montrer que c’est lui qui mène la danse. A ce propos, ce film pourrait faire une chouette pub pour des téléphones portables, ils passent tous leur temps pendus au bigophone. Au milieu d’une mise en scène absolument consternante et des dialogues d’une platitude rarement croisée depuis Hélène et les Garçons, Nicolas Cage se ridiculise méchamment dans ce navet intersidéral cousu de film blanc et téléphoné de bout en bout, jusqu’au dénouement même.

 

Bref, au bout d’une heure et quart, alors que je m’assoupissais tranquillement, ça défouraille de partout. Son ami qui l’a trahi rejoint les gentils in-extrémis avant de calancher sous les mitrailles du méchant qui se fait finalement buter par la femme de Nicolas Cage. C’est dire le niveau du super héros : pas foutu d’occire lui-même le méchant.

L’épilogue est à se tordre de rire tellement la chose était prévisible : Cage se rend au journal du mec ass

assiné tout à l’heure (ça va, tout le monde suit ou faut que je répète ?) pour donner un DVD révélant toute l’afffaire. Le mec, en guise de remerciements, lui répond « Le hibou joyeux jubile ! ». Bref, tout le monde est mouillé jusqu’au coup dans cette histoire Hitchckockienne au possible.

 

Finalement, en guise d’Eastwood, on aurait mieux fait de se refaire un bon vieux Harry sous la couette (qui avait déjà revisité le thème, avec nettement plus d’intérêt), et au moins, si je m’étais assoupi, j’aurais déjà été dans mon pageot.

Publié dans Cinéma

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