EMERSON, LAKE & PALMER - Brain Salad Surgery
Pour un retour aux affaires, musicalement, je n’aurai pas pu faire pire. Reprendre un blog à peine naissant, après un mois d’absence, par une chronique sur Emerson, Lake & Palmer, avouez que c’est particulièrement gonflé. Emerson Lake & Palmer (ELP pour les intimes), c’est tout simplement ce qui s’est fait de pire en matière de prog rock dans les années 70. Lake, le bassiste, guitariste et chanteur du groupe venant de King Crimson, auteur de « premier » disque de rock progressif, il est légitime d’être inquiet. Et notamment sur ce disque. Brain Salad Sugery est ni plus ni moins leur album le plus ambitieux ou pompeux, selon les goûts. Déjà experts dans le grandiloquent, les membres vont pousser l’horreur à son paroxysme. « Jerusalem » qui ouvre l’album annonce la couleur tout en orgue et profondeur de champ. La suite, « Toccata », est une reprise d’un morceau classique, spécialité du groupe qui trouvera son apogée avec les Tableaux d’une exposition du Mussorgsky. Ensuite, deux courtes pièces, dont l’un des plus beaux titres du groupe, il faut bien l’admettre, où Lake prouve une fois de plus qu’avec une guitare acoustique, et un peu de sobriété, il était capable de faire des choses pas désagréables du tout. Malheureusement, cela ne dure qu’un temps. Le gros œuvre démarre enfin, « Karn Evil 9 », soit 30 minutes pour un seul morceau (coupé en deux pour les besoins du vinyle) de musique progressive pure. Pompeux jusqu’à l’écœurement et particulièrement indigeste en 2009, le morceau développe tous les poncifs du genre, solos prétentieux, textes prise de tête, concept fumeux, mélodie à tiroirs étirées… Bref, tout cela a horriblement vieilli, et ne s’avère pas de très bon goût. Alors, vous allez me dire, mais pourquoi nous parler de ce disque ? Et bien, à cela, deux raisons. D’abord pour la pochette, signée HR GIGER, le futur créateur d’Alien, et absolument magnifique. Elle s’ouvre en deux, comme un livre, et laisse entrevoir un second motif, celui d’une femme énigmatique aux yeux fermés et aux cheveux ressemblant à des bras tentaculaires. La seconde raison, plus personnelle, est pour saluer une époque où finalement on se souciait peu de l’image que l’on pouvait avoir, on produisait la musique que l’on avait envie de faire, on essayait de nouvelles choses, on tentait, on expérimentait… Parfois, bien sûr, on se prenait les pieds dans le tapis, mais au moins, on avait le mérite d’essayer. Et puis, à l’époque, on pouvait très bien monter dans les charts avec un album aussi farfelu que celui-ci, alors qu’aujourd’hui, c’est Céline Dion et quelques autres qui trustent les places des charts. Avouez que çà avait une autre gueule quand même, non ?
Emerson, lake & palmer * jerusalem * 1973
envoyé par art-worlddiffusion. - Regardez plus de clips, en HD !