TIM BUCKLEY - Lorca

Publié le par Esther

 

En matière de musique, je suis un ringard ! Si si, j’écoute les Floyd, les Beatles, Neil Young, Hendrix, je ne goûte que très peu au Hip-hop, et le r’nb (abréviation de rythm and blues, sans que les ¾ des blaireaux qui écoute cette bouillie infâme ne sachent que c’est Ray Charles qui a inventé ce style et que je ne vois rien de commun entre sa musique et la soupe que l’on nous sert sur les ondes, mais bon, je suis un ringard) me laisse frigo. Pire, je n’ai pas écouté le dernier Black Eyes Pea, j’ai attendu le dernier Red Hot Chili Peppers avec autant d’impatience que si je devais prendre l’apéro avec Phillipe Candeloro, et je ne comprends toujours pas ce que l’on trouve à Arcade Fire ! Le ringard absolu, vous dis-je.

 

Et en plus, je découvre souvent certains artistes avec un train de retard, pour ne pas dire une gare complète. Dans la famille Buckley, après avoir étudié le cas ultra surestimé du fils, j’avoue être longtemps resté sur le bas côté dès qu’il s’agissait de croiser la route du père. A part la sublime « Song for a siren », dont je connaissais surtout le reprise by Mortal Coil, j’avoue n’avoir écouté qu’une compile qui me laissait perplexe. Forcément, découvrir un artiste avec une telle aura par le biais d’une compile, c’est rédhibitoire.

 

Foire aux disques ! La fête ! Là, je tombe sur deux CD de Buckley père. Dont « Lorca », qui, selon les spécialistes, n’est ni le meilleur, ni le plus accessible.

 

Alors, le meilleur, je n’en sais rien, mais le moins accessible, je veux bien le croire. On plonge dans le free (pas forcément jazz) le plus total, avec de longues plages hypnotiques allant de 6 à 10 minutes, où, en ouverture et son titre éponyme, un orgue inquiétant psalmodie un texte orageux sur des arrangements venant presque d’outre tombe.

 

La suite, sans être aussi inquiétante, n’en est pas plus accessible. La guitare joue une partition qui s’imbrique dans les recoins laissés vacants par la basse et la voix. Point de structure, Buckley déclame son texte sans se soucier de l’auditeur, il a abandonné les ritournelles bien troussées et certes complexes, pour des chemins de traverse pas forcément accessibles.

 

La suite de ce disque impressionnant est à l’avenant, et je le déconseille à ceux qui veulent débuter dans l’univers de Tim Buckley, à moins d’être habitué au jazz et à ses structures déconstruites, façon Art Ensemble Of Chicago ou Miles Davis période « In a Silent Way ».

 

Il m’est impossible de lui nommer un équivalent, tant ce disque est atypique dans sa forme, à part peut-être le plus structuré (parce que rythmé) « Driftin’ », mais là encore, tout est relatif.

 

Pour ma part, c’est sans doute, enfin, une belle découverte qui demande à être apprivoisée et approfondie.

 

En écoute ici.

 

Publié dans Pop-rock

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