OWEN - Ghost Town

Publié le par Esther

Lorsque j’entre chez Owen, je me sens tout de suite chez moi. Je reconnais immédiatement le tableau à l’entrée, l’odeur feutrée propre à chaque demeure, le chat qui ronronne à la même place, sur le même canapé. Alors, rassuré, je me place à côté de la cheminée, un verre à la main, et je me laisse bercer par ces arpèges  acoustiques tourbillonnants. Le temps s’écoule différemment chez Owen, il stagne tout en vous faisant passer un bon moment. Un excellent moment de douceur et de rassurante convivialité vous attend.

 

 

Depuis qu’il a quitté le navire Joan Of Arc de son frère, Owen s’est fabriqué un son à lui, une identité propre, et un disque d’Owen sonne comme un disque d’Owen et rien d’autre. Du coup, on se surprend parfois à regretter le manque flagrant de prise de risques. Contrairement à son frère qui part dans tous les sens à chacun de ses albums, lui a bien compris qu’un disque n’est fait que d’un sillon, et n’a pas d’autre objectif apparent que de continuer à le creuser.

 

Sur ce nouvel opus, les arpèges d’une douceur mélancolique succèdent à la voix éraillée d’Owen toujours en perpétuel équilibre. L’ensemble fait mouche, et l’économie habituelle des arrangements rend encore ce disque aérien… Mais, c’est vrai, il ronronne un peu. Certes, Owen renoue ici avec ses premiers disques et sort même parfois de ses gonds avec guitares électriques à l’appui en accélérant (légèrement) le tempo, mais on est loin de la révolution.

 

Certains seront alors en droit de se demander : Mieux vaut-il un artiste qui change de registre, qui prend des risques, quitte à se prendre les pieds régulièrement dans le tapis ou un artiste qui persiste et signe dans un univers qu’il a créé, qu’il maîtrise et qu’il sublime même parfois (ce qui est le cas sur deux ou trois morceaux du disque) ?

 

Je n’ai pas la réponse. Ce disque est une incontestable réussite dans le monde d’Owen, bien meilleur à mon sens que le précédent, mais certains vont probablement y croiser l’ennui à différentes occasions tant il semble parfois similaire au reste de sa discographie.

 

Bref, qu’est-ce qui ressemble plus à un disque d’Owen qu’un autre disque d’Owen serait-on tenté de dire. La réponse est certes dans la question, mais c’est aussi à l’auditeur de se demande ce qu’il attend d’un nouvel album d’Owen : Owen faisant parfaitement du Owen ou Owen qui fait son rigolo en tentant de faire autre chose et qui se ramasse ? Me concernant, mon choix et d’ores et déjà fait.

 

Ce nouvel album qui sortira au début de l’automne (on ne peut pas faire mieux comme bande son pour un automne) est à l’image des autres : lumineux, aérien, gracieux et vous embarque au pays d’Owen, dès la première note. Et j’avoue qu’à chaque fois que je me rends au pays d’Owen, je n’ai pas nécessairement envie d’en revenir.

Publié dans Pop-rock

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E
<br /> Ah oui! Le dernier Joan Of Arc est le meilleur depuis des lustres.<br /> <br /> <br />
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P
<br /> Du coup, j'écoute et découvre "life like" de Joan of Arc...<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Mieux vaut-il un artiste qui change de registre, qui prend des risques, quitte à se prendre les pieds régulièrement dans le tapis ou un artiste qui persiste et signe dans un univers qu’il a créé,<br /> qu’il maîtrise et qu’il sublime même parfois<br /> le meilleur exemple de stagnation sublime reste Low : peu ou prou 5 fois le même album. Magnifique. Dés qu'ils ont voulu changer leur son : une horreur. Je préfère de loin un artiste creusant son<br /> sillon de façon honnête et continue que celui qui tient à tout prix à changer de style à chaque album.<br /> <br /> <br />
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